La revue de presse
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Re: La revue de presse
Warriors : Yougoslavie, pays de toutes les désillusions (My télé is rich !, 12 novembre 2009).
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Warriors, Peter Kosminsky (sur le blog "La lettre volée", 14 novembre 2007).
Critique Films : Warriors - L'impossible mission par Filipe (Krinein, 6 novembre 2005).
Critique Films : Warriors - L'impossible mission par Filipe (Krinein, 6 novembre 2005).
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Warriors - Dir: Peter Kosminsky Second Coming Season (Film & TV-on-the-big-screen Notes, 8 mai 2010).
Grand merci à Lady7.
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«Basé sur 95 témoignages d'impuissance» (Libération, 27 octobre 2000)
Casques bleus comme l'enfer (Libération, 27 octobre 2000)
Casques bleus comme l'enfer (Libération, 27 octobre 2000)
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Re: La revue de presse
"Le choc Warriors" (Télérama n° 2649, 18 octobre 2000) par Cécile Challier.
Comment être un soldat de la paix dans un pays en guerre ? La question taraudait le documentariste anglais Peter Kosminsky. Construit à partir des témoignages d'une centaine de Casques bleus, son téléfilm, alliance détonante de réalisme et d'émotion, dénonce l'absurdité de leur situation.
C'est un téléfilm qui brûle les yeux et glace le sang. Trois heures passionnantes et terrifiantes, qui vous hantent longtemps, comme un cauchemar. C'est l'histoire de petits gars de Liverpool, qui, à l'été 1992, ignorent ce que leur réserve l'automne. Insouciants, ils descendent des bières en hurlant devant le foot à la télé, emballent les filles, préparent leurs noces. Soudain, ils reçoivent leur ordre de mission pour partir en Bosnie. Les voilà en treillis, héros professionnels, casque bleu sur la tête, montés sur les chars blancs de l'ONU, saluant avec confiance les habitants pleins d'espoir. Premiers contingents étrangers envoyés en Bosnie pour le compte des Nations Unies, ils viennent non pas se battre mais feindre de maintenir la paix sur une terre à feu et à sang. Une mission absurde, dont ils ressortiront détruits psychologiquement. C'est ce paradoxe que dénonce Warriors - un téléfilm de la BBC en deux épisodes de 90 minutes diffusés vendredi soir sur Arte -, avec une intensité dramatique digne des plus beaux mélos et un réalisme époustouflant. Une œuvre télévisuelle exceptionnelle, à mi-chemin entre documentaire et fiction.
II aura fallu six ans de ténacité pour que ce téléfilm, qui a remporté un énorme succès en Grande-Bretagne, lors de sa diffusion en novembre dernier, voie enfin le jour. Peter Kosminsky, réalisateur et scénariste, est un calme acharné qui prend son temps pour fomenter ses projets et les mener au bout. «J'ai commencé à imaginer Warriors dès 1993, en pleine période des opérations de maintien de la paix, explique-t-il de sa voix posée, avec un accent british impeccable. Je regardais à la télévision des reportages sur la Bosnie, et je me disais qu'au XXIe siècle les militaires ne seraient sans doute plus des combattants mais des policiers de la paix. Dans la région où j'habite, à 200 km de Londres, il y a beaucoup de soldats. Je les voyais revenir de là-bas et je me demandais ce qu'ils y avaient réellement vécu. L'idée de raconter l'expérience humaine d'un groupe de soldats étrangers envoyés dans une guerre qui n'est pas la leur a alors commencé à prendre forme.»
Documentariste de formation, Peter Kosminsky a été reporter de guerre pour la télévision britannique pendant plus de dix ans, avant de passer, au début des années 90, à la fiction. Dès ses premiers reportages, il est intrigué par la condition de soldat, symbole d'une question qui le fascine : comment réagissent les gens ordinaires lorsqu'ils sont confrontés à une situation extraordinaire ? Le plus souvent, il s'attache à un personnage et construit son film autour. «En Afghanistan, j'ai rencontré un jeune conscrit soviétique venu de Crimée. A 17 ans, coincé dans les montagnes, il avait le mal du pays et venait de voir son copain déchiqueté par un obus. Montrer une histoire personnelle et singulière, c'est le seul moyen d'intéresser les gens à ce qui se passe dans le monde. A priori, tout le monde se fout des conflits en Afghanistan, en Bosnie ou ailleurs...»
Pour le documentariste, le passage à la fiction est un prolongement naturel : «Ce sont les mêmes motivations qui m'animent. Je m'intéresse à la politique, aux problèmes sociaux, je me tiens informé par la télé et la presse écrite, mais je ressens toujours une frustration : j'ai l'impression de ne pas vraiment "savoir" ce qui se passe, tant que je ne me suis pas plongé dans un sujet.» Pour ses fictions, il travaille sur des thèmes d'actualité et des faits divers qui auraient pu faire l'objet de documentaires : calvaire d'une enfant maltraitée (Voleurs d'enfance, diffusé en novembre dernier sur Arte), affaire judiciaire (The dying of the light), assassinat d'un jeune Anglais en mission humanitaire (L'Affaire Devereux, multidiffusé sur Arte), ou scandale médical (The Innocents). Depuis la semaine dernière, il tourne un téléfilm sur les dysfonctionnements du Parti travailliste en Grande-Bretagne. «J'ai bifurqué vers la fiction pour plusieurs raisons. D'abord, en Angleterre, les documentaires ne sont jamais programmés en prime time mais plutôt en deuxième partie de soirée. Warriors a été vu par 9 millions de téléspectateurs, parce qu'il a été diffusé un samedi à 21 heures. Un documentaire sur le même sujet n'aurait jamais touché autant de monde. Mais la raison principale, c'est la différence d'émotion que suscite la fiction par rapport au docu. En adoptant le point de vue du héros, le spectateur s'identifie a lui. Il peut se demander ce que lui-même aurait fait, dans la situation vécue par le personnage.»
Aussi, dans Warriors, lorsque les soldats britanniques arrivent à Vitez, en Bosnie centrale, et se retrouvent plongés au cœur d'un conflit auquel ils ne comprennent rien, Kosminsky entretient volontairement la confusion : face à un barrage dressé au milieu de la campagne blanchie par le givre, les Casques bleus ne sont pas capables de savoir si les combattants qui les arrêtent sont des miliciens ou des soldats, des Serbes ou des Croates. Les téléspectateurs non plus. «Mon idée n'était pas de raconter de façon didactique la guerre en Bosnie, mais de montrer que les gars qu'on envoyait sur le front n'étaient pas préparés à ce qui les attendait.»
Pour écrire Warriors, comme pour échafauder tous ses téléfilms, Peter Kosminsky a mené une longue enquête avec une documentaliste, exactement comme il aurait procédé pour un documentaire. Grâce à des petites annonces, puis par bouche à oreille, ils recueillent plus de 90 témoignages de soldats qui reviennent de Bosnie. «Au départ, on ne savait pas du tout ce qu'on allait collecter. Nous ne voulions pas lancer nos interlocuteurs dans des débats politiques mais amasser des anecdotes vécues, des expériences intimes, pour nourrir un scenario qui n'existait pas encore. Les interviews ont été très longues : cinq heures au minimum, jusqu'à trois, quatre ou cinq jours. Avant d'entendre ces témoignages, j'avais imaginé que les opérations de maintien de la paix étaient des missions simples et honorables. J'ai découvert que c'était bien loin d'être le cas...»
Au fil des entretiens émerge l'absurdité des premières missions de l'ONU : alors que le nettoyage ethnique fait rage - les Croates et les Serbes se partagent le pays par la force, en incendiant les villages bosniaques -, les bataillons britanniques ont ordre de ne pas intervenir. Les soldats assistent, pétrifiés, au massacre des populations, contraints de refuser leur aide aux hordes de réfugies, ils comptent les cadavres pendus, brûlés vifs, crucifiés. Le mandat est intenable : entraînés pour combattre, ils ne sont là que pour veiller à ce que la population ait à manger et pour secourir les blessés. Ce sentiment de frustration, d'impuissance, devient le thème central du film. Peter Kosminsky se souvient du témoignage d'un soldat rencontré dans un camp militaire du sud de l'Angleterre : face à l'inertie des Casques bleus, une foule de réfugiés menacés de mort s'était rassemblée devant les tanks. «Cette scène, que j'ai reconstituée à la fin du premier épisode, m'a été racontée par un instructeur militaire, un dur, qui s'est liquéfié en me parlant. Il m'a avoué que depuis trois ans qu'il était rentré il n'avait jamais révélé à personne ce qu'il avait vécu là-bas.» Pour Kosminsky pas question de tourner avec des tanks en toc. A l'usure, après 18 mois de lettres recommandées assorties de relances, il réussit à convaincre l'armée britannique de lui prêter une dizaine de vrais Warriors, ces blindés de 28 tonnes utilisés pour le transport des troupes et des patrouilles. Avec de vrais soldats, seuls habilités à les conduire. Aussi, lorsque le tournage commence, à l'automne 1998, en République tchèque, les Warriors débarquent avec d'authentiques soldats britanniques, qui arrivent tout juste... de Bosnie. Aux commandes des engins, ils jouent les figurants, donnent des conseils et des indications. Jusqu'au jour où le réalisateur leur demande de l'aide pour l'une des dernières séquences du film : les Casques bleus anglais doivent creuser la terre pour y enfouir les corps de 84 Bosniaques. «C'est la seule fois où les vrais soldats ont refusé de participer au film : la semaine passée, ils avaient mis au jour une fosse commune pour le compte du tribunal contre les crimes de guerre...»
Pour jouer les Bosniaques, les Serbes et les Croates, Peter Kosminsky organise un casting d'acteurs professionnels à Sarajevo. Il rencontre également des ressortissants d'ex-Yougoslavie réfugiés à Londres et à Prague. A chacun, il demande de jouer un rôle contraire à ses origines. Ainsi, le commandant croate est joué par un Serbe, le Serbe par un Croate. Au générique, il n'y a pas que des professionnels : Jasmina Sijercic (Aida), l'un des personnages féminins du film, est une étudiante qui a fui la Bosnie pour trouver refuge à Prague. Sheyla Shehovich (Minka) est une Anglaise née de parents yougoslaves, qui joue dans le film ce qu'elle est dans la vie : une traductrice employée par l'armée britannique. Les figurants qui composent les colonnes de réfugiés sont Tchèques, tous issus de cette région frontière de la Pologne qui ressemble par sa topographie à la Bosnie centrale. Les acteurs anglais, enfin, sont tous de jeunes professionnels. Pour seule préparation, ils ont passé une journée sur une base militaire britannique, afin de se familiariser avec les tanks.
Le réalisme de ce téléfilm est tel que, lors de son visionnage, les journalistes du service d'information de la BBC ont été très secoués, ils se sont même réunis pour débattre de l'impact très fort de la diffusion (9 millions de téléspectateurs, c'est énorme) par rapport au travail qu'eux-mêmes avaient produit, au jour le jour, pour couvrir ce conflit. «Les journalistes envoyés sur le terrain ont fait leur boulot», constate Peter Kosminsky. Simplement, et c'est un paradoxe, quand on est au cœur des événements, surtout dans une guerre, on a souvent du mal à comprendre ce qui se passe vraiment, ce qui est en train de se jouer. La fiction permet non seulement de créer des personnages qui font passer l'émotion, mais aussi d'avoir du recul. Ce même recul nécessaire à la fabrication d'un documentaire.»
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Re: La revue de presse
Une fiction pour mieux retracer la réalité en Bosnie. TÉLÉVISION Le meilleur film de l'année est un téléfilm: «Warriors», vendredi sur Arte (La Tribune de Genève, 25 octobre 2000).
Je me demande quelle photo ils avaient choisie pour l'affichage en ville...[...] Un admirable travail, un téléfilm exceptionnel.Au dernier Festival international des programmes audiovisuels qui se tenait à Biarritz en janvier, cette fiction de deux fois nonante minutes a fait l'unanimité: les jurés lui ont donné la récompense suprême, un Fipa d'or, et le public, bouleversé, s'est levé pour applaudir quand a défilé le générique de fin.Warriors est bien «l'événement télé de cette année», comme l'écrit le magazine Télérama à sa une. Télérama qui va jusqu'à payer une campagne de pub au programme d'Arte. C'est une première. Partout dans les grandes villes de France, des affiches posent la question provocante: «Et si le meilleur film de l'année était un téléfilm ?» [...]
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Re: La revue de presse
Annonce de Warriors dans ARTE Magazine (21-27 octobre 2000).
Photo en couverture et articles pages 29 à 32.
Annonce dans Télérama du 18 octobre 2000.
Photo en couverture et articles pages 29 à 32.
Annonce dans Télérama du 18 octobre 2000.
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Re: La revue de presse
Le Monde a consacré un dossier spécial à Warriors le 22 octobre 2000.
DOSSIER - EVENEMENT Dans l'enfer de la guerre en Bosnie
Course d'obstacles :
DOSSIER - EVENEMENT Dans l'enfer de la guerre en Bosnie
Course d'obstacles :
- Spoiler:
- L aura fallu près de six ans pour mener à bien la réalisation de Warriors. L'idée du téléfilm remonte à 1993, quand les médias annoncent la fin prochaine de la guerre en Bosnie grâce à l'opération de maintien de la paix de l'ONU. Mais que signifie la formule « maintien de la paix » quand, sur le terrain, la guerre fait rage et que les troupes britanniques sont confrontées à l'horreur... En juin, Peter Kosminsky écrit au ministère de la défense pour l'informer du projet et solliciter une aide (véhicules blindés et soldats). Refus pur et simple. Rien ne bouge jusqu'à ce que l'OTAN prenne le relais (accords de Dayton, 1995). « Il devient possible de faire feu pour imposer la paix », résume Kosminsky. Le ministère accepte alors de s'intéresser à l'entreprise, et l'armée décide de coopérer à une fiction sur la première phase de l'intervention en ex-Yougoslavie.
Pour le tournage, il faut trouver des paysages qui ressemblent à la Bosnie, avec des villages ou des ruines qu'on puisse détruire. Autre défi : le réalisateur veut tourner avec de vrais Warriors, les énormes véhicules blindés de transport de troupes (28 tonnes) utilisés par les casques bleus. Le producteur Nigel Stafford-Clark entame d'âpres négociations avec l'armée britannique et divers gouvernements européens. Il obtient la mise à disposition de trente-cinq authentiques soldats britanniques et de huit Warriors, qu'il faut repeindre en blanc. La décision est prise de tourner en République tchèque (celle-ci s'apprête à entrer dans l'OTAN), sous couvert de manoeuvres militaires. Le producteur a eu connaissance de l'existence d'un ancien camp d'entraînement de l'armée rouge proche de la frontière avec l'Allemagne (c'est là que sont stationnés les Warriors). Reste un dernier obstacle : aucun soldat étranger n'est autorisé à séjourner en Tchéquie plus de vingt et un jours. Or il est prévu quarante-deux jours de tournage sur cette localisation. Il faudra donc se résoudre à changer le groupe des soldats anglais à mi-parcours.
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Re: La revue de presse
DOSSIER - EVENEMENT. Dans l'enfer de la guerre en Bosnie.
WARRIORS, L'IMPOSSIBLE MISSION. Magnifiquement mise en scène par Peter Kosminsky, la tragique épopée de jeunes soldats du contingent britannique de l'ONU parachutés en ex-Yougoslavie et témoins impuissants d'un conflit auquel ils ne comprennent rien.
WARRIORS, L'IMPOSSIBLE MISSION. Magnifiquement mise en scène par Peter Kosminsky, la tragique épopée de jeunes soldats du contingent britannique de l'ONU parachutés en ex-Yougoslavie et témoins impuissants d'un conflit auquel ils ne comprennent rien.
- Spoiler:
- LIVERPOOL, août 1992. Cinq jeunes Anglais qui ont choisi l'armée « parce qu'il faut bien faire quelque chose de sa vie » profitent d'une permission. Peter Skeet et Alan James, deux fervents supporteurs du Liverpool FC, partagent leur passion du foot avec la petite soeur de Peter, Sandra, dont c'est l'anniversaire. Le sergent Sochanik retourne à la ferme familiale pour les funérailles de son frère mort accidentellement. Le lieutenant Loughrey est au lit avec sa fiancée. Le téléphone sonne. C'est son ami John Feeley, lieutenant comme lui, qui l'informe que toutes les permissions sont annulées : le bataillon est envoyé en Yougoslavie.
Et voilà nos cinq garçons qui débarquent en Bosnie centrale. A Vitez, où ils rejoignent les casques bleus de l'ONU, ces jeunes soldats inexpérimentés sont soudainement plongés au coeur d'un conflit qui n'est pas le leur, une guerre civile à laquelle ils ne comprennent rien. Tout ce qu'on leur a dit, c'est que ça ressemblaitvaguement à l'Irlande du Nord. Affublés du titre de soldats de la paix, eux à qui on a appris à se battre, à faire la guerre pour la gagner, doivent s'en tenir à une mission humanitaire qui impose de rester neutre quoi qu'il arrive et de regarder sans réagir même lorsqu'on tue femmes et enfants sous leurs yeux - une intervention de leur part pourrait être assimilée à de la purification ethnique ! Warriors (2 × 85 min) montre la violence de cette guerre, les exactions contre le peuple bosniaque, les massacres de populations civiles, les embuscades, l'impuissance des casques bleus, la haine et la peur. Et du même coup, Peter Kosminsky révèle l'absurdité du mandat onusien et la situation intenable des soldats de la paix.
Tout cela est d'une formidable efficacité. On croit aux personnages. A Liverpool, on a rencontré leurs familles et leurs copains, on les a accompagnés aux matches, au pub ou en discothèque. Après la séquence d'introduction (25 minutes et toute la force de la fiction), on est avec les jeunes soldats, on les connaît, un peu comme des enfants du quartier ou les gosses d'un voisin. Du coup, on partage leur désarroi quand ils découvrent la réalité de cette aventure à laquelle ils n'étaient pas préparés. On ressent leur colère lorsqu'ils sont contraints, au nom de la sacro-sainte neutralité, de ne pas utiliser leurs armes, de ne pas riposter, bref de ne pas même tenter d'entraver la barbarie. On comprend la rage qui les prend et on a envie de soutenir leurs tentatives désespérées pour soustraire quelques-unes des victimes à leur sort. On vit aussi leurs émotions, le choc de la mort de Skeet, et la grâce des rencontres, les histoires d'amour et d'amitié, la vie qui s'infiltre malgré tout dans ce désastre. Ces « guerriers » sont des hommes qui aiment et qui pleurent. On est bien dans la fiction.
Mais une fiction d'une qualité rare, un extraordinaire mélange de réalisme et d'émotion qui restitue toute la dimension du drame bosniaque. Le scénario et les dialogues sonnent juste. L'interprétation aussi, une flopée de jeunes comédiens talentueux, secondés par de véritables soldats britanniques. A la base de cette crédibilité, il y a un énorme travail documentaire, une enquête de plusieurs années. Peter Kosminsky a rencontré quatre-vingt-dix hommes qui ont participé à la mission de maintien de la paix de l'Onu en Bosnie centrale. Au fil de longs entretiens (des centaines et des centaines d'heures, certains ont parlé pendant plusieurs jours, aucune des interviews n'a duré moins de cinq heures), ils ont raconté ce qu'ils avaient sur le coeur.
Un bon nombre de ces soldats traumatisés, n'arrivant plus à reprendre pied dans leur propre univers, brisaient le silence pour la première fois. Ils n'avaient encore jamais dit l'humiliation que représente pour des soldats le fait de se retrouver pieds et poings liés face à la barbarie, le sentiment d'avoir été piégés et utilisés par les chefs de guerre serbes et croates dans leur entreprise criminelle. Ils n'avaient pas non plus parlé des images qui les obsèdent. Un chiot perdu au milieu d'un groupe de cadavres, qui lèche le sang sur la tête d'un enfant. Une femme et son fils morts, devant leur maison, avec toutes leurs affaires éparpillées autour d'eux. C'est tout cela qui nourrit Warriors, jusqu'à la dernière séquence.
Kosminsky achève le récit là où il l'avait commencé, à Liverpool. De retour au pays, ces hommes définitivement marqués par ce qu'ils ont vécu se retrouvent en plein décalage. L'incompréhension de leurs compatriotes, qui les regardent comme des héros sans chercher à savoir ce qui s'est réellement passé, finit de les isoler. La scène finale, d'une sobriété exemplaire, montre le poids insupportable de l'aventure bosniaque, même pour ceux qui, comme Feeley, prétendent « ne pas se rappeler ». Peut-être parce qu'au fond d'eux- mêmes, ils ne peuvent se défaire de l'idée qu'en se pliant à la règle de la neutralité, ils se sont conduits comme des lâches et des salauds, tout soldats de la paix mandatés par l'Onu qu'ils étaient.
THERESE-MARIE DEFFONTAINES
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Re: La revue de presse
Le FIPA sous le choc de « Warriors » ( Le Monde du 30.01. 2000 )
Histoire de quatre gars de Liverpool jetés dans le brasier de l'ex-Yougoslavie, la fiction de Peter Kosminsky, pour la BBC, retrace avec réalisme et émotion l'impuissance des « casques bleus » et l'absurdité du mandat onusien. L'événement du 13e Festival international de programmes audiovisuels de Biarritz (du 18 au 23 janvier)
Histoire de quatre gars de Liverpool jetés dans le brasier de l'ex-Yougoslavie, la fiction de Peter Kosminsky, pour la BBC, retrace avec réalisme et émotion l'impuissance des « casques bleus » et l'absurdité du mandat onusien. L'événement du 13e Festival international de programmes audiovisuels de Biarritz (du 18 au 23 janvier)
- Spoiler:
- UNANIMITÉ du jury « fiction », présidé par Pascal Bonitzer, et adhésion immédiate du public, touché au coeur, Warriors, de Peter Kosminsky (2 x 85 min, BBC), sur la mission des « casques bleus » en ex-Yougoslavie, a mis tout le monde d'accord à Biarritz. Une évidence, un sentiment de justesse, de vérité... Sur un sujet complexe, qu'on attendait plutôt en documentaire, l'émotion rejoint l'information. Même ceux qui voyaient dans A Cry From The Grave, le remarquable documentaire de Leslie Woodhead (104 min, Antelope/Thirteen/Ryninks Films) sur le massacre de Srebrenica, « le » temps fort du 13e FIPA, ont été convaincus par le téléfilm de Kosminsky.
La réussite de cette fiction doit beaucoup au réalisme du scénario qui s'appuie sur un énorme travail de documentation et une enquête approfondie auprès de ceux qui ont vécu ce drame - le réalisateur a recueilli les témoignages de près de cent « casques bleus ». Pour situer ses personnages principaux, quatre militaires de Liverpool, Peter Kosminsky les montre d'abord dans leur univers habituel. Ce prologue permet de mesurer à quel point ces jeunes engagés, dont l'expérience se limite à quelques missions en Irlande du Nord, ne sont pas préparés à ce qui les attend. Tout au long du film, par le biais des coups de téléphone aux familles, Kosminsky illustre le décalage entre la perception extérieure d'une guerre (pourtant largement médiatisée) et la réalité du terrain.
Le titre le souligne : Warriors est un film sur les décalages. James, Loughrey, Sochanik et Feeley ne sont pas en Bosnie pour faire la guerre. Leur mission est strictement humanitaire. Au nom de la neutralité, ils sont contraints de regarder sans intervenir, même lorsqu'on tue femmes et enfants sous leurs yeux. D'un même élan, avec une formidable efficacité, Kosminsky révèle la violence de la guerre et l'absurdité du mandat onusien. Chaque séquence met en lumière un aspect différent de l'impuissance, chaque situation fait référence à un événement réel : les maisons brûlées, les civils pris systématiquement pour cibles, massacrés, les tensions extrêmes entre « casques bleus » et miliciens croates ou serbes.
La subtilité des dialogues (pas un mot inutile) et la sobriété de l'interprétation (des visages inconnus) renforcent le propos. Tout sonne juste, tout est vrai. L'émotion est là, qui nous fait participer à la tragédie. Warriors restitue toute la dimension du drame bosniaque, sans voyeurisme. Certaines scènes suggèrent l'insoutenable. Telle fut cette guerre, et c'est à l'aune de la réalité que l'on mesure les frustrations, le désarroi, les déchirements des « casques bleus », perçus comme des héros alors qu'ils furent contraints de rester inactifs, témoins et instruments malgré eux d'une politique honteuse. Kosminsky achève le récit là où il l'avait commencé, à Liverpool. Hantés par le souvenir de l'horreur, marqués au plus profond de leur être, ses « guerriers » ne peuvent plus reprendre pied dans leur propre univers.
Le FIPA a également présenté A Cry From The Grave, de Leslie Woodhead, un documentaire qui traite du plus grand massacre perpétré pendant la guerre en Bosnie : celui de plus de 7 000 Musulmans exterminés par les hommes du général serbe Ratko Mladic (aujourd'hui inculpé de génocide), après la chute, le 11 juillet 1995, de Srebrenica, enclave bosniaque placée sous la protection des Nations unies. A l'aide d'images d'archives, le réalisateur montre les « casques bleus », hollandais cette fois, livrant sans mot dire la population civile de la ville à ses bourreaux, et assistant, impuissants, à la séparation des hommes et des femmes, aux exécutions sommaires...
Là encore, il s'agit de l'absurdité du mandat onusien et de l'inaction des grandes puissances. Mais Leslie Woodhead va plus loin en donnant à voir, pour la première fois, le film des rencontres entre le chef du bataillon, le lieutenant-colonel Ton Karremans, et le général Mladic. L'humiliation se lit sur le visage de l'officier hollandais qui, néanmoins, collabore, trinque, accepte les cadeaux du sanguinaire général serbe. Autre séquence choquante et inédite : celle des « casques bleus » bataves dansant, chantant et buvant à l'annonce de leur départ alors que la majorité des hommes de l'enclave sont déjà portés disparus.
C'est dans la clarté de la reconstitution que ce travail crée l'événement, dans la maîtrise aussi de l'agencement des archives et des témoignages qui donne le sentiment de voir la réalité, de la revivre presque en direct. A Cry From The Grave est une enquête remarquablement documentée qu'une réalisation très soignée rend parfaitement lisible. Sans jamais se perdre dans la succession de faits qui se précipitent et se superposent, le téléspectateur suit pas à pas le destin de familles victimes et perçoit concrètement l'horreur dans toute son ampleur.
Arte a acheté Warriors à l'automne 1999 (la chaîne a déjà diffusé deux téléfilms de Peter Kosminsky), mais ne le programmera pas avant le deuxième semestre 2000, le doublage étant désormais la règle pour les fictions diffusées en prime time. En attendant, la chaîne culturelle propose, le 17 février, Srebrenica, une chute sur commande, de Gilles Hertzog et Yves Billy. Au cours des repérages pour le FIPA, Pierre-Henri Deleau a vu les deux films sur Srebrenica. Pour la compétition, le délégué général du Festival a opté, sans hésitation, pour A Cry From The Grave. Leslie Woodhead a visiblement bénéficié de plus de temps et de moyens, et il a eu accès à des archives totalement inédites. Hélas, pour l'instant, aucun diffuseur français n'a encore acheté A Cry From The Grave.
THERESE-MARIE DEFFONTAINES ET FLORENCE HARTMANN
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Re: La revue de presse
Warriors aka Peacekeepers (1999) UNPROFOR Peace Units in Bosnia (All About War Movies, 13 mars 2011).
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Ioan Gruffudd
How 'Ringer' Struck a Chord For Ioan Gruffudd (Back Stage, 15 février 2012).
Back Stage: Have you had a favorite role?
Gruffudd: Every part you have to love. That's where we live; that's where we exist as actors. If I had to choose, it's probably a toss up between "Amazing Grace," directed by Michael Apted and written by Steven Knight, which was based on the character of William Wilberforce who abolished the slave trade, and a project called "Peacekeepers" which was a two-part drama I did with director Peter Kosminsky for the BBC years ago. Matthew Macfadyen, Damian Lewis, and some other great actors were in it. Essentially, it was about the conflict in Bosnia and the British troops that went in as a peacekeeping force.
Re: La revue de presse
WARRIORS de Peter Kosminsky (1999) (Le Comptoir du Cinéma, 10 janvier 2011)
filmographie indispensable: Warriors, l'impossible mission (1999) (Le Signaleur, 18 décembre 2011)
Warriors, l’impossible mission - la critique (à voir, à lire)
filmographie indispensable: Warriors, l'impossible mission (1999) (Le Signaleur, 18 décembre 2011)
Warriors, l’impossible mission - la critique (à voir, à lire)
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Re: La revue de presse
Farewell to Arms (Front Row Reviews, 14 octobre 2012).
Excellent article de Jonathan Glen sur Warriors pour marquer le 20°anniversaire du début de la guerre en Bosnie. (1992-1995)
Excellent article de Jonathan Glen sur Warriors pour marquer le 20°anniversaire du début de la guerre en Bosnie. (1992-1995)
Farewell to ArmsI spoke to Peter Kosminsky, actors Cal MacAninich and Matthew MacFadyen as well as Bosnia expert Chris Leslie, in an attempt to understand more about Bosnia and discuss Kosminsky’s excellent film depicting the story of the UN peacekeepers, 1st Battalion Cheshire Regiment.
- Spoiler:
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Jonathan Glen
Published: October 14, 2012
This year marks the 20th anniversary of the beginning of the war in Bosnia (1992-1995), a conflict which divided families and saw one time neighbours become deadliest enemies. Currently, the British army is embroiled in a number of conflicts. Afghanistan, Iraq and now Libya are examples of modern day intervention, as we act like an international police force along with our American friends; it is entirely possible Bosnia was the tentative first step toward this. The Brits’ role as part of the UN peacekeeping force in Bosnia was just that, to try to provide humanitarian aid to the Bosnian people. Juxtaposed to current conflicts this one was dealt with in a completely different way. Though it was far bloodier, the UN stuck steadfastly to their roles as peacekeepers by aiding a nation that was being ethnically cleansed. The ethnic cleansing of Bosnian Muslims and Croats was being perpetrated by the Serbs and, after much delay, UN troops were sent in, not to fight but to deliver aid and protect the wounded. They were not allowed to fire their weapon unless they were facing a direct threat. As a contrast, a more recent intervention in Libya saw troops dispatched to aid the rebellion against Muammar Gaddafi. They used airborne attacks as well as ground troops to neutralise threats to the rebel factions and innocent civilians not loyal to Gaddafi’s oppressive regime.
The feelings and frustration of the forces and people involved are beautifully portrayed in the Peter Kosminky’s 1999 film Warriors. British troops in Bosnia arrived under the UN flag and provided humanitarian aid; the film follows their experiences exclusively. Focusing on the troops restrained approach gives Warriors a unique view of the conflict. It allows for assessment of the tragedy and a personal connection with the soldiers on the ground. This makes the film far more accessible for western audiences, helping to bridge any perceived gaps in culture. I spoke to Peter Kosminsky, actors Cal MacAninich and Matthew MacFadyen as well as Bosnia expert Chris Leslie, in an attempt to understand more about Bosnia and discuss Kosminsky’s excellent film depicting the story of the UN peacekeepers, 1st Battalion Cheshire Regiment.
“I wasn’t especially interested in the Bosnian war per se. I was interested in the situation of the British troops who went out there to act as peacekeepers but found themselves stuck in the middle of someone else’s very brutal war” says Kosminsky. “It was the effect on men, trained to kill, now operating under the very restricted UNPROFOR mandate that most interested me.” Kosminsky notes how this was a relatively unusual role in 1992-1993, most other conflicts concerning western armies had involved fighting, such as Korea and Vietnam, but thinks that the troops involved were secretly proud of their role of saving lives rather than taking them. They found the task to be an entirely different experience to the one they had imagined. Not being complicit in the violence did not spare them from its effects. “Many were deeply affected by being unable to intervene in what they felt were extremely brutal and unjust situations. To stand by powerless because of a restrictive mandate and watch neighbour butcher neighbour is always going to have a powerful psychological effect on the men and women involved.”
The strange thing about the Bosnian war is how little was known about it in Western Europe and the USA. Peter Maass discusses in his book ‘Love Thy Neighbour: A Story of War’ how Americans knew almost nothing until the state department published details of the atrocities that were occurring in the region. “The reports become pornographic. It is the sort of pornography that repulses most people, but some are titillated by it. For a while, everyone in America and Western Europe was fascinated by it, for whatever reasons.” Although the atrocities were not declining, far from it, the interest in them was. Maass declares that “even snuff films get boring after a while.” The British soldiers in Warriors provide the perfect avatar to gain insight into the war and experience a western reaction to the violence. Their indignation and devastation is clear to see. It is impossible not feel their frustration as their efforts seem so meagre in the context of such a brutal turn of aggression.
Warriors constructs a very clear picture of this throughout and was aided by superb research, Kosminsky gives thanks to his researcher Sally Beare who spent many months interviewing British troops about their six months in Bosnia. “Her transcripts formed the basis of the scripts written by [screenwriter] Leigh [Jackson]” recalls Kosminsky. “He and I then spent some time as guests of the British army in Central Bosnia conducting our own research.” This thorough examination makes Warriors a triumph of realism. Although the film itself is very one sided in favour of Bosnian Muslims and Croats, it deals with real situations that were experienced by soldiers who spent up to 6 months on the front lines in Bosnia. “The film is only balanced to the extent that their reactions were balanced” states Kosminsky. The men interviewed for the film observed atrocities from both sides, but some were more heinous than others. That the Serbs more often look like the ‘bad guys’ is largely attributed to the way they acted during the war, something that is also pointed out by wartime journalist Peter Maass.
Ioan Gruffudd as Lt. John Feeley
Atrocities such as those carried out in Ahmici are shown to highlight the culture of massacres and merciless killings. The town of Ahimici played host to incredible cruelties perpetrated by the Croatian community of Bosnia on the Bosniak civilians in the area. Civilians were murdered, shot at point blank range in what is regarded as one of the most heinous examples of cleansing during the war. Kosminsky and his actors deal with the incident in the way the British soldiers they interviewed experienced it. Shock, reverence for the dead and rage against the monsters who carried out the slaughter with no way of seeking revenge for the innocent civilians, many of whom were women and children. Presented with such unbearable sights, the soldiers in Warrior are understandably devastated, highlighting a crucial difference between this deployment and others of the modern era. Not being part of the fighting meant many soldiers would become more emotionally involved with the deaths of the citizens, some of whom the soldiers had formed strong attachments. This makes the film a more complete drama but also allows more emotion to be displayed as relationships are
Matthew McFadyen as Pt. Alan James
built, then fractured or destroyed.
The sheer scale of atrocities was something that had to be considered during the writing of the script. In every corner of the country some terrible incident was most likely occurring and Kosminsky worked closely with writer Leigh Jackson to ensure that the audience did not suffer from “atrocity fatigue”. The soldiers chatter and laugh together before being exposed to the horrific realities surrounding them. As in the Studio Ghibli masterpiece, Grave of the Fireflies, the action is tempered with moments of clarity and spontaneous jollity, helping to mask the pain that most of the characters are experiencing on a day to day basis. Kosminsky and Jackson adeptly build to natural climaxes during the film, acquiescing to the need of offering incisive moments of tension and passion.
Moments like the portrayal of the Ahmici massacre snap the viewer to attention and none more so than an almost unbelievable encounter Private James, played expertly by Matthew MacFadyen, has with a Serbian soldier. James is told to find one man left alive in a truck of corpses; his physical and mental strength helps him through the search and to return the man to safety. He confronts the Serb soldier who is in command and who laughed throughout the whole ordeal. The scene is a culmination of James’ caring, protective personality breaking down. He has witnessed atrocities he could never have imagined and has lost his best friend when he would have gladly exchanged his own life to save him. The following is his fiery repost to the Serb:
“Get your dick out. Come on, let’s see your dick. Or are you a eunuch? Did your mother bite it off when you were having sex? You want to rape me? Come on, speak to me. Why are you letting me insult you? I thought you were a man. Come on, fucker. You and me mate.”
“The scene was based very closely on one very specific description in an interview carried out by Sally Beare” says Kosminsky. “I remember reading it and being shocked by its rawness and visceral power.” A working class man from Liverpool, James had been thrown into a situation that rocked him to the very core. “I used to dream about scoring the winning goal for Liverpool. Now I dream about walking on dead bodies, because that’s what I did.” These moments had profound effect on the troops of 1st Battalion Cheshire Regiment. Actor Cal MacAninch notes how the film draws heavily on the effects of Post Traumatic Stress Disorder, “the difference being that these men were traumatised, at least in part, by their impotence as soldiers.” MacAninch was intrigued at how his character Sergeant Sochanik, was one of the few who managed to escape severe Post Traumatic Stress Disorder. “I loved his inner strength,” recalls MacAninch. “No matter how much chaos and provocation surrounds him, he remains focused and calm. He had a great humanity.”
“It was not difficult but challenging to play a man worn down slowly. It was mostly a joy and a privilege to play such a richly drawn character.” Private James fits in perfectly with Kosminsky’s vision for the film which is described by MacFadyen as “unflinchingly, unsentimentally real”. Kosminsky found himself with no restrictions on the material he included. Although he would adhere to some budgetary limits, to ensure maximum realism Kosminsky had his actors spend time with the Royal Green Jackets in Warminster, familiarising themselves with their SA-80 rifles and the Warrior vehicles, from which the title is derived, that they used in Bosnia. As the filming began in the Czech Republic soldiers who had previously completed a tour in Bosnia came to drive the Warriors on set and provide interesting background. MacFadyen notes how a lot of authenticity came from hanging out with the troops every day for weeks on end, “[We were] asking questions and being ribbed mercilessly by them. We copied the way they wore their kit and how they spoke to each other.” Although he never met anyone with the same experience as Private James, MacFadyen knows how invaluable the experience with the soldiers was, “By the end of the shoot the producer said he couldn’t differentiate between the actors and the squaddies!”
Many soldiers found dealing with the aftermath of Bosnia to be incredibly traumatising
These experiences along with the writing of Leigh Jackson are vital elements in the realistic and captivating content of the film. “Leigh Jackson had written such a tremendously powerful screenplay, ultimately it’s all in the writing” says MacFadyen, something that is reiterated by Kosminsky. Warriors manages to create a perfect balance between the scale of the conflict and the personal events, “we focussed relentlessly on the personal experiences of individual soldiers. This kept the final result personal and emotional rather than geopolitical. This was Leigh’s triumph.” To keep the personal touch of the film, Jackson and Kosminsky kept away from the war-torn city of Sarajevo and the politics therein, the Brits in Vitez and Gomi Vakuf were their exclusive focus. Having taken in the film on a few occasions Chris Leslie states a desire to have seen more of Sarajevo and some balance between the suffering of Muslims and the suffering of Serbs and Croats but he knows it was important to establish who the ‘bad guys’ were. “Although all sides were complicit, the Serbs cleansed 70% of the country within three months, from that it is quite clear to see who the aggressor is” states Leslie.
Leslie tells of how a lack of return on investment slowed down the response to the massacres in the warzone. The US had decided to play down their role as the World’s policemen only for that to change in Iraq, with the UN also being slow to act. “The UN and its sponsoring countries can have teeth when there is something in it for them” states Leslie referring to the toothless approach and the offering of false hope and security to thousands that died under their watch.
Private James is a distinct creation of Jackson’s but his emotional nature and conscience never break the real drama of the war going on around him in what is a very special performance, expertly directed. The death of his best friend is a turning point for James, “It shatters him” says MacFadyen, “I’m sure Alan James would have taken that round for his best friend.” James acts as a kind of moral compass highlighting the views not only of the soldiers interviewed for the film, but the filmmaker and scriptwriter. One scene shows James trying to sequester an injured Bosniak from behind enemy lines, the protective part of him still lives despite the death of his best friend. “It’s such a brilliantly written and heartbreaking sequence; we just had to play it simply and truthfully” says MacFadyen. “I do think his selflessness, big heart and fierce sense of right and wrong are James’ strongest characteristics.” The character is a vehicle for the writer’s dismay at the events around the country experienced by the soldiers.
Perhaps the most prevalent issue when considering Bosnia and current wars is how little was known about the conflict. MacFadyen, MacAninch and Kosminsky were not particularly familiar with Bosnia before getting involved with the film and this echoes the experience of most of the western public. Modern wars such as Afghanistan and Iraq are subject to 24 hour media coverage and most details are known about what is happening on any given day. Chris Leslie bemoans the way the media handled the information, “it was alarming that the media in the UK portrayed the conflict as inevitable and that for hundreds of years these people hated each other. This was an excuse for our military and politicians to stay out of it.” Led to believe it was a hopeless civil war fuelled by hatred, it was easy for the British public to forget about the conflict. What was actually happening was an invasion and mass slaughter of thousands
Cal MacAninch as Sgt. Sochanik
of innocent civilians, ethnic cleansing on an unprecedented level.
Warriors begins by assuming absolutely no prior knowledge of the conflict but does not explain it on simple terms either. Not focusing on the media interest of characters like Slobodan Milosevic, the film draws the viewer into personal stories of our own troops sent out to the area. “I wanted the viewer to experience the situation exactly as the newly arriving Brits experienced it – knowing as much or as little as they knew” reflects Kosminsky. “I do think it helped the audience associate with the central characters.” It was important for Kosminsky that as much preconception as possible is left at the door and the experience of the soldiers is shared simultaneously with the audience.
The characters of Almira and Naser Zec in Warriors are embodiments of a particular aspect of the conflict. “These characters were very much created by Leigh Jackson” recalls Kosminsky, “but a number of the officers we interviewed met and interacted with well educated Bosniaks. It was exactly how familiar and westernised these people were that struck these Brits and made the sad experiences they suffered more devastating for them.” These two characters had a profound effect on the soldiers in Warriors; especially Lt. John Feeley (Ioan Gruffudd) who strikes up a semi-romantic relationship with Almira. In comparison to modern warfare in the gulf, these relationships help to shrink the supposed distance in cultures to one more appropriate to actual geographic distance. The shocking sequence of the soldiers finding the burnt bodies of people they had previously shared meals with is drawn from the recollections of officers who were stationed in Bosnia. The soldiers were often surprised by the number of Muslims in Bosnia that were westernised and far from the alien Arabs they may have been expecting, educated and often with a good grasp of English.
Director Peter Kosminsky
Leslie notes that there were many factors that made the Bosnian war so explosive and that some of these factors are present within UK society. “Dehumanisation, religion and ethnocentrism are rife in the UK, particularly in Northern Ireland but even in Glasgow during the marching season and the football season you can see this all manifesting.” Finding someone who is your enemy due to religion or ethnocentrism and then dehumanising them was a key ingredient of the conflict. Cal MacAninch found that even just filming in formerly war torn regions of Eastern Europe reminded him of places in Glasgow and how striking even those similarities were. His character Sergeant Sochanik is Scottish, born to Polish and Serbian parents. The character sums up the experience the Scottish actor had. “In all the horrors he encounters he is constantly reminded that these are his people” says MacAninch, whose own character is a conduit for portraying the proximity of the cultures of Eastern and Western Europe.
The Bosnian war is particularly compelling for many reasons and Warriors produces a magnificent but tender homage to the British troops doing the UN’s dirty work in the region. MacAninch hopes that the film “can remind people of the futility of war.” 20 years on from the war and the echoes can still be heard around the world, almost as a warning. This could happen again given the right circumstances and it could happen in your own back yard. Warriors provides a moving testament as to why we should never let that happen.
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Re: La revue de presse
TV drama comes under fire from army (The Guardian, 20 novembre 1999).
Officers fear fictional story of traumatised peacekeeping troops in Bosnia will compound recruitment problems
Colonel Bob Stewart, who commanded British troops in operation Grapple One, and Martin Bell, the former BBC reporter in Bosnia and independent MP for Knutsford, are understood to have praised the drama.
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